Les baleines à Bosse
Dernière mise à jour : 18 janv. 2021
De la quasi extinction au sauvetage d’une espèce emblématique !

Tous les ans, nous sommes de nombreux photographes, plongeurs, apnéistes, cameramen, réalisateurs pro mais aussi de nombreux amateurs passionnés de vie sauvage du monde entier à aller rencontrer les mammifères marins dans leur milieu naturel. Parmi tous ces mammifères marins, le monde des cétacés est assurément passionnant dans son ensemble, mais la baleine à bosse à vraiment une place extraordinaire dans le cœur de chacun d’entre nous.
C’est pourquoi, dans le cadre de Troisième Planète et de certaines de nos sorties en France ou à l’étranger en « immersion nature » (enfants, adolescents et adultes passionnés de nature et de culture scientifique) nous vous proposons de revenir sur cette espèce qui habite nos cœurs depuis de longues années de terrain.
Si le terme de gentille géante doit s’appliquer à une espèce, c’est bien pour celle là !
Souvent curieuse, délicates au voisinage des plus petites embarcations même avec ses petits, disposant d’une empathie reconnue aujourd’hui pour protéger des prédateurs d’autres espèces qu’elles même, grande joueuse et véritable immeuble de plusieurs étages bondissant, nous sommes les privilégiés de ces rencontres aussi émouvantes qu’impressionnantes.

Cette jeune baleine canadienne ici, est venue sauter trois fois d’affilé autour de notre petite embarcation, nous étions avec ma fille et quelques amis seuls à l’horizon à la jonction des Fjord de la Campbell river et de l’océan pacifique.
Depuis ce jour, encore plus que n’importe quel autre animal terrestre, elles ont conquis une place à jamais particulière dans mon cœur de photographe et d’être humain.

Avec mon ami photographe, cameramen et réalisateur Stéphane Granzotto nous avons le plaisir de vous proposer ici nos images aériennes et sous-marines, les photos de queue de baleine servant pour ma part en Norvège à des scientifiques locaux pour rendre compte de l’état des populations présentes pour ces grandes migratrices et nomades planétaires et l’on ne compte plus l’apport du travail de Stéphane envers les médias, le public, le monde scientifique pour faire mieux connaître et aimer les cétacés .
Voici quelques éléments pour vous permettre de mieux les connaître et surtout mieux les protéger aujourd’hui. Car vous n’êtes pas sans savoir que sans l’intervention de quelques guerriers pacifiques chevelus des années 70, avant leur appellation de Greenpeace ou ensuite de Sea Shepperd, les baleines, dont les Mégaptères étaient livrées au carnage de la chasse industrielle et vouées à une disparition imminente et irréversible sur cette planète ! La baleine à bosse fait partie des populations qui ont été sauvées du massacre, mais comme tous les autres habitants des mers elles sont soumises à une pression dangereuse encore aujourd’hui mortelle !
Surpêche (capture collatérale, pillage de leur propre ressources alimentaires de Krill ou de poissons nourriciers), Chasse locale ou à caractère pseudo scientifique, Utilisation de sonar basse fréquence utilisés par les armées ou les forages miniers qui tuent par dizaines ces animaux, pollution chimique et évidement plastique : le combat pour protéger nos baleines n’est toujours pas fini et il nous implique tous dans nos choix de consommateurs au quotidien.
A propos de l’espèce ( Source wilkipedia) :
La baleine à bosse, mégaptère, jubarte ou rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae) est une espèce de cétacé à fanons. Elle atteint habituellement 13 à 14 mètres de long et pèse en moyenne 50 tonnes. La baleine à bosse peut effectuer des sauts spectaculaires hors de l’eau. Ses nageoires pectorales sont de grande taille contrairement à celles des autres cétacés et son chant très élaboré est aussi une de ses caractéristiques. Elle vit dans les océans et les mers du monde entier. Elle est un sujet privilégié pour le tourisme d’observation des baleines.
La baleine à bosse est facilement reconnaissable à de nombreux critères. Son corps est massif. Le dessus de l’animal est entièrement noir avec parfois quelques traces blanches ou grises qui sont souvent des cicatrices. Le ventre est plutôt blanchâtre. La tête et la mâchoire inférieure sont couvertes de petites protubérances appelées tubercules, qui sont en fait des follicules pileux et sont caractéristiques de l’espèce.

La grande nageoire caudale, noire et blanche, sort largement hors de l’eau quand la baleine plonge en profondeur. Le bord postérieur de cette nageoire est ondulé. Les motifs sur la face ventrale de cette nageoire sont propres à chaque individu et ne changent pas au cours de la vie. Ils servent notamment à leur identification individuelle.
Chaque nageoire pectorale peut atteindre jusqu'au tiers de la longueur du corps. C'est beaucoup plus que chez n'importe quel autre cétacé. Pour expliquer cette nette différence de longueur, plusieurs hypothèses ont été suggérées. Il pourrait s'agir d'un avantage évolutif significatif assurant une meilleure manœuvrabilité. Cela pourrait aussi permettre, grâce à une plus grande surface de contact, de mieux réguler la température interne lors des migrations entre les zones de climat chaud et celles de climat froid. Chez les baleines à bosse vivant dans l'océan atlantique, ces nageoires sont blanches alors qu'une baleine vivant dans l'océan pacifique a des nageoires pectorales plutôt sombres.
Les baleines à bosse sont autant réputées pour leurs acrobaties que pour leurs longs chants complexes. Elles émettent pendant des heures, parfois des jours, des motifs de notes graves qui varient d’amplitude et de fréquence, en répétant des séquences cohérentes et emboîtées. Les baleines ne chantent que pendant la saison d’accouplement : on suppose donc qu’il s’agit de chants de séduction. On notera aussi que le chant personnel d’une baleine évolue lentement au cours des années et ne revient jamais à la même séquence de notes même après des décennies.

Bonne nouvelle !
La majorité des populations de baleines à bosse a été retirée de la liste des espèces en danger d'extinction. Ces animaux y avaient été inscrits il y a près d'un demi-siècle, lorsque leur nombre avait atteint un niveau historiquement bas du fait de la chasse. Ce statut, attribué aux termes de la loi sur les animaux en danger, ne se justifie plus pour neuf des quatorze populations de ces cétacés existant dans le monde, a décidé l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Néanmoins, quatre populations restent considérées en danger de disparition et, enfin, une a été reclassée dans la liste des animaux menacés.
"Cette décision marque un véritable succès écologique", a souligné Eileen Sobeck, administratrice adjointe du service de la pêche de la NOAA, dans un communiqué.
Une espèce protégée depuis 1970 :
La chasse commerciale aux cétacés avait fortement réduit le nombre des baleines à bosse, faisant chuter leurs populations à des niveaux très bas dans les années 1960 ce qui a conduit les Etats-Unis à placer ces animaux sous la protection de leur loi sur les espèces en danger d'extinction en 1970. En 2015, la NOAA avait proposé de retirer dix de ces quatorze populations de la liste des espèces en danger et ouvert une période de consultation publique avant de finaliser sa décision.
Le saviez-vous ?
Chaque année plusieurs dizaines de milliers de cétacés dans le monde sont pris accidentellement dans les filets de pêche qui dérivent avec les courants, que pour suivre les mouvements des sous-marins ennemis, la marine militaire des Etats-Unis utilise un système de sonar (LFAS : Low Frequency Activ Sonar – Sonar actif à basse fréquence) qui émet des sons de 240 décibels, équivalent au bruit de 100 000 avions à réaction qui décollent (!), que l’océan absorbe la pollution due aux naufrages des pétroliers ou au dégazage des bateaux, et que l’on retrouve des sacs plastiques dans l’estomac de certains cétacés ?
Pour protéger les baleines, les cétacés et tous les autres mammifères ou reptiles marins, victimes collatérales de la surpêche nous vous préconisons de suivre ces 6 règles simple de consommation responsable :
1 / Mangez du poisson au maximum une fois par semaine, comme pour la viande
Tout comme c’est le cas pour la viande, il est recommandé de ne manger du poisson qu’une fois par semaine. Si tous les consommateurs de poisson faisaient ça, la pêche aurait moins d’incidence sur la faune marine, tout en permettant aux pêcheurs de continuer à vivre.
À titre d’exemple, un Européen consomme actuellement plus de 20 kg de poisson en moyenne par an alors que, pour lutter contre la surpêche, il ne devrait en consommer que… 8 kg.
2 / Achetez du poisson local
Si vous vivez en France, il est conseillé d’acheter du poisson pêché en France. Non seulement il sera plus frais mais en plus il n’aura pas parcouru des milliers de kilomètres pour atterrir dans votre assiette, ce qui permet de moins polluer. De plus, un tel achat a l’avantage d’encourager l’économie française.
Par ailleurs, si vous habitez près d’un lac, de la mer ou de l’océan, n’hésitez pas à vous rendre sur le port ou sur le marché pour acheter votre poisson directement aux pêcheurs.
3 / Privilégiez le poison pêché à la ligne, voir boycotter les autres formes de pêche.
Il est impératif de privilégier les poissons pêchés à la ligne, au filet à la journée, voire même au casier. En revanche, la pêche au chalut est à bannir absolument de vos habitudes de consommation !
4 / Respectez les saisons
Comme pour les fruits et légumes, la consommation de poissons doit également se faire en fonction des saisons. De cette façon, la consommation sera plus responsable, d’autant que les poissons ont plus de goût lorsqu’ils sont achetés à la bonne saison.
5 / Optez pour du poisson sauvage
Les élevages de poissons, coquillages et crustacés ne sont pas recommandés pour la simple et bonne raison qu’ils peuvent participer à la destruction de leur environnement, comme c’est le cas des crevettes avec les mangroves.
6 / Dans le doute, s’abstenir
Car il est aujourd’hui de la responsabilité de chacun d’entre nous de participer, maintenir cette pêche industrielle au filet qui est une catastrophe pour nos mers et océans ou de la refuser dans nos assiettes !

Mais derrière le succès de la protection de la baleine à bosse saviez-vous que de nombreuses espèces de baleines, suite à une chasse intensive, sont encore en voie de disparition. Elles sont, en effet, recherchées pour leur chair et leur graisse.
Aujourd’hui, des traités internationaux limitent de façon très stricte la chasse à la baleine. Certains pays, comme le Japon et la Norvège, chassent des baleines qui ne sont pas menacées d’extinction ou pratiquent à des fins scientifiques, souvent contestées par des organisations écologistes, telles que Greenpeace, une chasse limitée des autres espèces sous le contrôle de la Commission baleinière internationale (IWC).
La baleine joue un rôle culturel important chez de nombreux peuples qui pratiquaient ou pratiquent encore la chasse traditionnelle, tels que les Amérindiens de la côte ouest du Canada et du nord des États-Unis, ainsi que pour les peuples Inuits de l’Arctique.
Les baleines et le monde du silence
Il y a vingt ans, une étude portant sur les baleines grises de Californie démontrait que ces baleines en migration le long de la côte réagissaient fortement aux relevés sismiques. Les mères et les jeunes s’approchaient de la côte, les adultes se cachaient derrière les pointes rocheuses, les groupes se séparaient et semblaient désorientés.
En Alaska, les baleines franches évitent totalement les secteurs exposés aux relevés sismiques. La zone d’exclusion s’étend à 20 km du site des explosions.
À court terme, les animaux tolèrent des sources de bruit élevé s’ils sont impliqués dans des activités de reproduction ou d’alimentation. Cependant, à long terme, les animaux évitent de revenir dans des secteurs exposés à des sons puissants.
Les impacts de ces sons peuvent même être mortels : deux baleines à bec sont mortes dans le golfe de Californie en septembre 2002, vraisemblablement à la suite d’études sismiques. D’autres exemples montrent que des sons puissants peuvent tuer des cétacés : les sons liés à des essais militaires ont causé plusieurs échouages massifs de cétacés, dont un aux Bahamas en 2000, et un autre aux îles Canaris en 2002.

Alors voilà chers amis, enfants, amoureux de la nature ou simple curieux de ces gentilles géantes qui pourraient si facilement s’en prendre à nous et qui sont pourtant d’une incroyable délicatesse avec notre espèce, pouvons-nous imaginer une seule seconde nos mers et nos océans sans baleines à bosse, sans baleines ou cétacés tout court ?
Nos gestes de consommateurs, nos choix politiques, nos discussions influent positivement ou négativement la nature. Les baleines viennent nous dire à chacune de nos rencontres magiques avec elles que nous vivons en réseau interdépendant avec elles toutes. Nous faisons partie de la même communauté du vivant et plus particulièrement des êtres intelligents et communiquant de cette troisième planète du système solaire.

De prédateurs indifférents nous devons nous transformer en une espèce protectrice plus intelligente et aimante du miracle de la vie que symbolisent si bien les gentilles baleines à bosse.
Texte : Arnaud Marchais. Président Troisième Planète
Photos : S. Granzotto, A. Marchais.