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La Dame Lapone

Dernière mise à jour : 7 févr. 2021

La grande et belle chouette lapone est à juste titre convoitée par les photographes animaliers et les ornithologues. Avec ses deux grands disques faciaux sur une énorme tête ronde et des yeux jaunes envoutants, elle a une place spéciale dans ma vie de résident Finlandais ! Elle est une des hôtes de la grande forêt boréale, aussi belle que rare et surtout fascinante.

© Arnaud Marchais

J’ai eu la chance de l’observer au repos maintes fois au cœur de l’hiver, souvent des heures entières sur son arbre, où elle est parfaitement camouflée par son plumage. Elle nous fait attendre le temps qu’il faudra pour saisir son envol, lorsqu’elle part en chasse !

En été, je l’ai vu couver puis nourrir ses petits dans un ballet quasi incessant d’aller et venu, dont les petits rongeurs font principalement les frais !


© Arnaud Marchais

Cette très grande chouette, la plus grande de toute, a la particularité de chasser de jour comme de nuit !

Telle un fantôme de la Taïga, l’une d’entre elle est un jour passée à un mètre au-dessus de ma tête dans un parfait silence. Ses deux grands disques lui servent de système d’écho détection redoutable, quelle que soit la luminosité.


© Arnaud Marchais

J’aime son nom latin, Strix nebulosa. Je l’ai toujours trouvé chargé d’une connotation poétique et redoutable à la fois, aussi étrange que sa tête capable de pivoter à 270° sur elle-même !

© Arnaud Marchais

La grande grise hante différents biotopes ici associés à la taïga, forêt mixte entrecoupée de clairières parfois naturelles ou bien créées par les coupes forestières. Elle fréquente aussi les zones de tourbières, nombreuses ici ou encore les champs en bordure d’habitation fermières, habitées ou abandonnées, où se réfugient les rongeurs, sa principale source de nourriture dans le Grand Nord.


© Arnaud Marchais

Les régions subarctiques et arctiques où elle réside sont des mondes difficiles, froids et bien plus pauvres en nourriture que les régions plus au sud. Si les rongeurs viennent à manquer, bien qu’elle soit sédentaire elle peut alors effectuer de petites migrations vers des zones méridionales où ses chances de survie seront augmentées.


© Arnaud Marchais

Mais véritablement sa vie, sa survie et celle des futures générations dépend principalement du niveau de rongeurs disponibles dont elle se nourrit quasi exclusivement à certaines périodes de l’année !


Il faut donc réaliser que même si elle peut parfois se saisir de lièvres, de rats musqués et même d’oiseaux qu’elle avale tout rond pour ensuite être régurgités sous forme de pelotes, sa vie est conditionnée par la présence d’une population saine de rongeurs.


© Arnaud Marchais

Certaines années ici en Finlande, sa population peut diminuer à quelques centaines de couples, ce qui au regard des gigantesques étendues sauvages encore présentes ici est vraiment très peu.


Mais la chouette lapone n’est pas le seul rapace de la famille des strigidés à se nourrir de rongeurs qui sont tout aussi nécessaires au régime alimentaire d’espèces plus méridionales ! Troisième planète vous encourage donc fortement à bannir l’utilisation de raticide chez vous ou autour de chez vous !


Ces anticoagulants mortels pour se débarrasser de quelques rongeurs estimés trop envahissants, ont des effets dévastateurs sur tous les prédateurs sauvages qui s’en nourrissent aux abords des habitations !

Le renard, évidemment, un autre prédateur nécrophage si l’occasion se présente, en sera aussi une victime par exemple. Mais sachez-le, nos propres animaux domestiques, chiens et chats peuvent ingurgiter un de ses rongeurs qui une fois digéré répandra son poison dans le système digestif puis sanguin de votre compagnon, entrainant la mort dans la plupart des cas.


En France comme ici en Finlande la bromadiolone fait des dégâts sur bien d’autres rapaces classés espèces menacées : chouette de l’Oural, Chouette épervière, chouette harfang, chouette naine etc…


© Arnaud Marchais

Rapport de la LPO ( France) sur le mois de Novembre 2011 en Auvergne :