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Comment les arbres peuvent-ils nous sauver ?

Dernière mise à jour : 18 janv. 2021



S’il y a un arbre qui résume bien l’extraordinaire biodiversité de cette grande famille végétale, c’est bien le Baobab. Cet arbre sacré, mythique, imposant, symbole parmi tant d’autres d’une véritable intelligence végétale symbiotique avec le règne animal et son environnement, disparaît pourtant avec tant d’autre espèces, dans une indifférence quasi généralisée ! Et pourtant…

Comment, autrement que par une extraordinaire intelligence végétale adaptative et « volontaire », expliquer que le baobab attire avec ses fleurs inversées à floraison nocturne rapide et unique les chauves-souris Roussette pour venir le polliniser ?

Avec des fleurs blanches puisque de toute façon les chauves-souris nocturne ne voit pas les couleurs. A quoi bon se fatiguer à colorer ses fleurs pour les rendre attirantes ? Fleurs qui éclosent 45 petites minutes, imitent les phéromones féminines de la chauve-souris pendant que les mâles viennent donc eux, et uniquement eux, polliniser cet arbre millénaire capable de survivre des mois sans eaux et vivre des millénaires !

Aujourd’hui, nous vivons à côté des arbres et cette intelligence, mais nous avons perdu toute la compréhension de leur intérêt, si ce n'est à travers l’exploitation forestière ou le défrichement ! Sauvons les arbres car ils peuvent véritablement nous sauver eux aussi.


Oui, mais comment ?


Tout d'abord l’humanité dans son ensemble et chacun des individus qui la composent doit bien comprendre que nous ne pouvons plus nous permettre de perdre de nouvelles forêts !

On le sait, les arbres sont des dons de la nature et un élément essentiel de la biosphère qui abrite toute les formes de vie sur Terre. Non seulement ils absorbent le CO2 déjà émis dans l'atmosphère, mais en plus ils produisent de l'oxygène.

Et si la réponse la plus fiable à la pollution de l'air était une reforestation massive ?

C'est en tout cas ce qu'affirme une étude signée de Jean-Francois Bastin et Thomas Crowther, professeurs à l'école polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), publiée en juillet 2019 dans la revue scientifique Science.

« Cela pourrait permettre de relever les deux plus grands défis de notre époque : le changement climatique et la perte de la biodiversité », se réjouit Thomas Crowther.



Rencensement des arbres sur la planète :


En combinant les observations par satellite aux données collectées sur le terrain, des scientifiques de 15 pays ont uni leurs efforts, sous la direction d'une équipe de l'université de Yale, pour compter les arbres sur Terre.

Au lieu de 400 milliards d'arbres, selon une précédente estimation, il y en aurait en réalité sept fois plus : 3.000 milliards ! Malheureusement la déforestation en supprime 15 milliards chaque année. Pour les chercheurs, la Terre en portait 6.600 milliards il y a 12.000 ans.

Ils ont bien sûr utilisé les images satellites mais elles ne suffisent pas pour obtenir la meilleure précision possible puisqu'elles ne montrent pas les individus isolément.

L'évaluation effectuée ensuite dépend de la nature de la forêt et même des techniques de comptage qui varient d'un pays à l'autre. Elles conduirait à une répartition de presque 389 arbres par Terrien, selon l'estimation de la population terrestre qui compte environ 7,7 milliards d'individus à ce jour.

Les disparités régionales sont bien sûr importantes. Les forêts boréales d'Amérique du Nord, de Russie et de Scandinavie présentent les plus fortes densités et comptent 750 milliards d’arbres, soit 24 % du total. Dans les régions tropicales et subtropicales, les surfaces boisées, moins denses mais bien plus vastes, en abritent 1.300 milliards (43 %).

Globalement, affirment-ils, la déforestation retire 15 milliards d'arbres par an sur la Terre. Selon eux, il y a douze mille ans, avant que l'humanité ne se lance dans l'agriculture et l'urbanisation, la planète portait 6.600 milliards d'arbres. Il en reste aujourd'hui 46 %.


Rôle des arbres sur la planète :

Les arbres sont notre meilleure arme pour lutter contre le changement climatique, grâce à leur capacité de stockage du CO2. À condition d'en planter... beaucoup !



Des chercheurs suisses ont calculé le nombre d'arbres que l'on pourrait ajouter sur la planète et ont estimé que ces derniers pourraient réduire de 25 % le niveau de CO2 dans l'atmosphère. Un objectif qui se heurte cependant à de nombreux obstacles.

Pour réduire le réchauffement climatique, il faudrait planter 1.200 milliards d’arbres !

En excluant les surfaces déjà recouvertes de forêt ou utilisées pour l'agriculture et les villes, les scientifiques ont déterminé combien d'arbres additionnels pourraient être plantés et en sont arrivés à 0,9 milliard d'hectares, soit 1.000 milliards d'arbres et l'équivalent de la superficie des États-Unis. Ces arbres pourraient alors capturer 205 gigatonnes de CO2 dans les prochaines décennies, cinq fois la quantité émise en 2018 dans le monde et les deux tiers de tout ce que l'Homme a généré depuis la révolution industrielle.

« Si nous plantions ces arbres aujourd'hui, le niveau de CO2 dans l’atmosphère pourrait être diminué de 25 % », indique Jean-Francois Bastin, l'auteur principal de l'étude.

La moitié du potentiel de reforestation se situe dans six pays seulement : Russie (151 mill