400 DOLLARS ou "le Maître du Brouillard" pour le prix d'une Fourrure
Dernière mise à jour : 18 janv. 2021

Dans "Histoire de Lynx" (Éditions Plon, 1991), Claude Levi-Strauss analyse le mythe des Indiens Nez percés qui met en scène le Lynx. Il en conclut alors ainsi :
"Dans les deux versions, Lynx figure comme le Maître du Brouillard : il le suscite et le dissipe à son gré. Et c'est un autre genre de brouillard, bénéfique au lieu de maléfique, chaud au lieu de froid : le bain de vapeur, qui guérit Lynx et lui donne jeunesse et beauté". A cette paire de termes la deuxième version ajoute le four de terre creusé dans le sol et chauffé avec des pierres brûlantes (comme le bain, remplaçant l'étuve, dont fait aussi état cette version). Brouillard, étuve et four forment donc un triangle où le brouillard correspond, dans l'ordre de la nature, à l'étuve et au four de terre dans l'ordre de la culture.
LE LYNX DU CANADA ET LE COMMERCE DES FOURURES DE NOS JOURS. Encore de nos jours pour quelques centaines de dollars, Loups, Lynx, Wolverine, Ours, Castor pour quelques dizaines de dollars, Coyote, Renard, rat musqués, etc., sont piégés et trappés pour habiller non plus chaudement les trappeurs à l’époque comme les peuples premiers qui en avaient un réel besoin de pour survivre à l’hiver dans le Grand Nord, mais « chiquement » ces messieurs dames de Russie, Chine et d’Occident comme la femme du célèbre Maradona ou le couple glamour de Kenny West et sa milliardaire de femme ! Et pourtant quel plus bel animal sauvage, quel autre symbole de délicatesse, de discrétion et de mystère que le Lynx ? Tellement rare de pouvoir le rencontrer, l’observer et le photographier dans son milieu, un privilège dont le grand public n’a souvent pas idée.
Le Lynx est à mes yeux le mélange parfait du sauvage et de la beauté combinée dans le Grand Nord !
Mais les mentalités, les vieilles habitudes, l’image romantique de la trappe ( celle d’une autre époque) ont encore la vie dure et surtout la dent (de métal) très dure pour le Lynx comme pour toutes les autres espèces de prédateurs du Grand Nord déjà en grand danger.
Les tarifs sont en plus quand même totalement dérisoire, vous me direz que multipliés par 10 ou par 100 ce serait toujours aussi malencontreux de tuer pour de l’argent ces êtres si parfaitement intelligemment adaptés à leur environnement, mais le coté dérisoire des sommes vient encore plus renforcer, à mon avis, l’aspect stupide et injustifiable du maintien de telle pratique . Mais tout le monde ne pense pas pareil encore aujourd’hui : « Les trappeurs de la province peuvent se réjouir. L'encan des fourrures de North Bay tenu la fin de semaine dernière a rapporté des sommes très importantes ; le prix des peaux de castor et de renard a connu un bond de 60 % par rapport à l'an dernier. Les peaux de renard roux se vendaient pour 23 $ l'an dernier et cette année, les trappeurs de l'Ontario et de l'Est du Canada ont pu obtenir en moyenne 54 $ pour chacune des peaux », explique le président de la Fur Harvesters Auction à North Bay, Mark Downey.
La plupart des peaux ont trouvé preneur chez des commerçants chinois et russes, dont certains étaient à North Bay pour la première fois. Selon Fur Harvesters, la totalité des peaux de loutre et de rat musqué ont été vendues. Des peaux de loup ont été achetées à des prix allant jusqu'à 900 $, alors les peaux de renard arctique ont battu des records, avec un prix moyen dépassant les 70 $. NDLR : Pour un petit peu resituer les choses, 70 CAD font environ 50 euros pour une peau de renard polaire, espèce qui contrairement au Lynx est reconnu en danger d’extinction d’ici quelques décennies !

Selon les données du gouvernement du Québec, environ 2500 lynx du Canada sont piégés chaque année rien que dans cette province.
Le gouvernement Couillard a décidé d’abolir les quotas de piégeage pour les deux espèces de lynx qu’on retrouve au Québec, mais aussi de permettre les captures sur tout le territoire et sur une plus longue période de l’année. Le ministère de la Faune affirme que ces félins sont suffisamment abondants pour aller de l’avant avec de telles mesures, même s’il ne détient aucun inventaire.
Par la voie d’un arrêté ministériel très technique publié dans la Gazette officielle du 8 août, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, a annoncé officiellement la fin des quotas pour les trappeurs qui piègent le lynx du Canada et le lynx roux. Des informations confirmées au Devoir par le ministère.
Jusqu’à présent, les trappeurs qui capturent le lynx du Canada pour vendre sa fourrure pouvaient piéger un maximum de sept bêtes au cours d’une même saison, et ce, à la condition de répartir leurs prises dans différentes régions du Québec. Quant au lynx roux, un seul animal pouvait être mis à mort. Il faut dire que cette espèce, surtout présente dans le sud de la province, a été décimée par le piégeage en raison de la grande valeur de sa fourrure sur le marché au cours des années 1970 et 1980. La situation est alors devenue si critique que le gouvernement a imposé une fermeture du piégeage pendant plus de 20 ans, soit de 1991 à 2011. Dès cet automne, cependant, les trappeurs québécois pourront piéger sans avoir à respecter de quotas, et ce, sur l’ensemble du territoire de la province. Qui plus est, la période de trappage s’étendra sur environ cinq mois dans l’ensemble des « unités de gestion des animaux à fourrure ».
Interpellé sur la « cruauté » réelle ou supposée du trappage, le texte de loi souligne qu’avec le recours aux collets, « l’animal meurt très rapidement ». Cette technique est d’ailleurs de loin la plus utilisée au Québec.
Les trappeurs peuvent toutefois utiliser légalement les pièges à patte, qui ne tuent pas la bête. » Et là évidement en terme de souffrance animale on passe au cran supérieur !
En effet cher lecteur : Il n'est pas rare de rencontrer des animaux pris au piège en forêt. Au Canada, de nombreux pièges sont disséminés afin de récupérer la fourrure ou bien la chair d'animaux tels que le castor, le lynx roux, les fouines ou les renards. Dans certaines régions, la chasse au lynx du Canada est interdite, là où l'espèce est considérée comme en danger, voire « particulièrement en danger». Or, les pièges posés par les chasseurs ne font pas de distinction, ainsi arrive-t-il souvent que les lynx s'y retrouvent empêtrés. Trappés, les animaux sauvages mettent parfois longtemps à mourir de faim, de soif et de froid. Ils sont pris dans des pièges qui les retiennent ou les suspendent par une patte, broient leur chair et leurs os ou les étranglent. D’autres, les prisonniers des « fermes d’élevage », passent leur vie dans des cages attendant une mort toujours douloureuse : injection dans le cœur, électrocution par le rectum, désarticulation, asphyxie, empoisonnement ou extermination par balle. Un seul jacket «Opéra» nécessite 200 chinchillas.
En Europe les consciences commencent à évoluer aussi : Le 15 juin 2018, le Luxembourg a été le dixième pays européen à prohiber les élevages d’animaux pour la fourrure. La loi est entrée en vigueur en octobre 2018. Le ministre de l’Agriculture avait présenté ce projet de loi en 2016. Mais si le piégeage permet de maintenir une activité traditionnelle proche de la nature dans beaucoup de réserve attribuées aux peuples premiers canadiens et Américains, chaque année, des millions d'animaux sauvages, dont le lynx roux, le coyote, le renard, le lynx, le raton laveur et le loup, sont capturés et tués dans des pièges, principalement aux États-Unis, au Canada et en Russie, bien que le piégeage soit également pratiqué à plus petite échelle dans d'autres pays. Les pièges sont aveugles, ils attrapent le premier animal à marcher dessus. D'innombrables chiens, chats, cerfs, oiseaux et autres animaux – y compris des animaux menacés et en voie de disparition – sont également blessés et tués chaque année par les pièges. Ces animaux sont appelés des « déchets » par les trappeurs.

Alors pourquoi ne pas imaginer un écotourisme d’observation responsable, la photographie animalière guidée par un natif par exemple, comme des activités- ressources de remplacement intéressante et mettant en plus en avant le patrimoine culturel des tribus ?
Une piste parmi d’autres pour permettre aux mentalités d’évoluer vers plus de respect pour le règne animal tout en gardant contact avec la nature mère en la protégeant plutôt qu’en la piégeant ! Nombre baleiniers d’Islande ou de Norvège n’ont-ils pas franchis le pas ? De chasseurs d’ours en Europe aussi ? Le 23 juillet 2018 : le parlement flamand (Belgique) a adopté une loi similaire. Les dix-sept fermes d’élevage encore en opération dans les Flandres, devront fermer leurs portes d’ici 2023.
Texte et photos : A. Marchais
Président Troisième Planète
Le Lynx
(source Wikipedia)

Le Lynx du Canada, Lynx canadensis aussi appelé Lynx gris, Lynx polaire, Lynx Bleu ou Loup-cervier est une espèce de mammifères carnivore de la famille des félidés du genre des Lynx. Adapté aux climats froids, son aire de répartition englobe essentiellement le Canada et l'Alaska (États-Unis) ainsi que le nord-est des États-Unis et une partie des Rocheuses. La fourrure, longue et épaisse, est grise et brune jaunâtre avec parfois des taches sombres. La queue est courte avec une extrémité foncée. Les pattes postérieures sont longues, les pieds sont recouverts d'un pelage dense et peuvent mesurer 10 cm. Ces « raquettes » l'empêchent de s'enfoncer dans la neige profonde. Les oreilles sont surmontées d'un fin pinceau de poils noirs et il présente le plus souvent une collerette flottante de fourrure autour du cou.
STATUT DE CONSERVATION (UICN)

Victimes du réchauffement climatique, du bouleversement des milieux naturels, de l’exploitation industrielle des ressources forestières mais aussi minières et gazières, premières victimes de la prolifération des incendies saisonniers dans le grand nord, la faune sauvage souffre comme jamais auparavant ! Les grands prédateurs sont les espèces parapluie de cette biodiversité sous stress, les mentalités, notre sensibilité doivent en France, en Europe, en Amérique du Nord permettre de protéger ces animaux magnifiques ! L’évolution des consciences est en marche mais qui gagnera cette course entre protecteurs et destructeurs ? Ces animaux ne valent-t’ils pas plus pour l’ensemble de l’humanité que quelques milliers de dollars encore violemment arrachés à la nature ?